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🕓 Temps de lecture : 8 minutes
Ecrit par Solène Dislaire le 11 août 2023
Aïe, en voilà un sujet sensible.
Sujet sensible oui, mais important pour la mode éthique. Il est donc temps d'attaquer à bras-le-corps cette question du cuir.
Elevage, tannage, pollution des eaux et des sols ... Entre préoccupations environnementales, sanitaires et éthiques, la production de cuir pose de vrais problèmes. Difficile de peser la balance entre le pour et le contre : cette matière est aussi un gage de qualité pour des produits qui vont durer dans le temps. Et les alternatives au cuir ne sont pas forcément très convaincantes.
C'est pourquoi ce sujet divise les marques éthiques et même nous en tant que consommateur.rice.s. Mais avant de se faire un avis, il est nécessaire de comprendre, une bonne fois pour toute, le problème du cuir.
Avant toute chose, posons les bases : d'où vient le cuir ?
Le cuir est fabriqué grâce à la transformation de la peau putrescible d'un animal en une matière imputrescible. En clair, le cuir ne va pas se décomposer dans votre dressing.
Malheureusement, la production de cuir pose de nombreux problèmes, à commencer par ses conséquences sur l'environnement.
En 2019, on estime que l'élevage est à l'origine d'environ 20% des émissions de gaz à effet de serre globaux, ce qui représente une part plus importante que les gaz produits par les transports (donnée de l'Institute for Climate Economics).
En plus de cela, l'élevage nécessite une quantité importante d'eau et denrées, ainsi que de grands espaces. C'est pourquoi, l'élevage est souvent pointé du doigt pour sa participation à la déforestation.
Et ce n'est pas tout !
Le traitement du cuir peut être nocif pour la planète à cause des rejets toxiques qui en résultent. En effet, on utilise beaucoup de produits chimiques pour rendre la peau imputrescible. Et le principal fautif est le tannage minéral.
Le tannage est le procédé de transformation qui permet de rendre la peau imputrescible, résistante et - en fonction des méthodes de tannage - souple, élastique etc. C'est donc une étape indispensable à la production de cuir.
Le tannage minéral est une méthode utilisant des sels de chrome et souvent des sels d'aluminium et du zirconium. Elle est principalement utilisée aujourd'hui car rapide (quelques heures suffisent à transformer la peau en cuir), contrairement au tannage végétal. En plus de cela, le tannage minéral permet d'obtenir un cuir souple et solide mais aussi de bien fixer la couleur dans le temps.
Il est plus facile d'obtenir des couleurs vives et qui tiennent dans le temps avec le tannage minéral | © AKuptsova / Pixabay
En Europe et notamment en France, les tanneries sont très réglementées, mais cela entraîne des contraintes en termes de coûts.
En revanche, dans certains pays gros producteurs de cuir et à la main d'oeuvre très bon marché, comme le Bangladesh, l'étape du tannage est bien moins contrôlée. Les déchets et eaux usées sont souvent rejetés dans les rivières et champs environnants, ce qui va polluer l'eau et les sols et aussi empoisonner les populations locales. L'ONG Blacksmith Institute, estime en 2012 que les tanneries font parties des dix industries les plus toxiques au monde !
© Monlaw / Pixabay
Là-aussi, on en a à la pelle.
L'étape du tannage a des effets désastreux sur les ouvrier.e.s à qui on ne garantit pas une grande sécurité au travail .
Il arrive que le chrome crée des irritations sur la peau du consommateur.rice, voire des réactions allergiques. Pour vendre du cuir moins cher, la qualité est fortement dégradée et on utilise une quantité plus importante de produits chimiques. Par exemple, si le chrome est si dangereux lors de l'étape du tannage minéral, c'est parce qu'il est mélangé à d'autres substances chimiques. En faisant cela, on se retrouve avec du chrome VI -ou chrome hexavalent- particulièrement nocif pour la santé (classé parmi les agents chimiques cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction) et responsable de ces fameuses allergies.
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Il faut bien dire que l'élevage est souvent associé à la maltraitance animale. Et cela s'explique par les pratiques brutales qui continuent d'avoir cours dans de nombreux élevages.
Mais on se doit de préciser que de plus en plus de producteur.rice.s sont sensibilisés sur ces questions et que cette situation ne peut être généralisée.
Dans les cas précis de maltraitance, les animaux vivent dans de mauvaises conditions, confinés dans de petits enclos, et n'ayant parfois jamais vu la lumière du jour. Les maladies et infections sont relativement courantes dues à l'entassement que ces animaux subissent, sans parler des castrations sans anti-douleurs. Au total, on dénombre plus d'un milliard d'animaux tués dans le monde, avec une majeure partie en Chine où on l'on dénote encore l'absence de législation pour sanctionner la maltraitance animale.
Sauf que : il n'est pas aisé de tracer le cuir. En réalité, on ne sait pas de quel animal provient la peau ayant servi à faire nos habits et accessoires. Vache, veau, cheval, chèvre, cochon, chien, chat : difficile à dire.
On peut aller plus loin en se disant que l'utilisation de peaux d'animaux (parfois maltraités, parfois non) pour obtenir des chaussures par exemple, peut poser problème pour certain.e.s.
Alors oui, le cuir est synonyme de qualité, mais peut-on considérer qu'il est éthique de retirer la peau des animaux pour se chausser ?
C'est sur ce point précis que la notion d'éthique pose soucis puisque ce concept est vague et subjectif. Difficile de se mettre d'accord sur une définition précise.
Une infographie très claire, proposée par le site Minuit sur Terre
Alors maintenant qu'on a bien cerné les grands problèmes du cuir, on peut tenter de peser le pour et le contre de son utilisation.
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Parfaite transition pour le point suivant
Ce nom interpelle. Du cuir vegan ? En soit, on est sur le même principe que les steaks végétariens sans viande, et ça peut embrouiller quelque peu l'esprit.
Les défenseurs de la filière du cuir sont vent debout contre cette dénomination qui n'a pas vraiment de sens et qui utilise le terme "cuir" comme preuve de qualité.
© Eccofinishing / Pixabay
Venons-en aux faits. Qu'appelle-t-on cuir vegan ?
Le cuir vegan, aussi appelé faux cuir, simili-cuir ou skaï, est un tissu qui permet d'imiter le cuir mais sans utiliser de peaux d'animaux.
Et ce type de tissu fait polémique. Et pour cause : il faut faire attention à ce qui se cache sous cette appellation. On va prendre ici l'exemple des chaussures.
Le cuir d'ananas, aussi appelé Piñatex est le plus souvent cité dans cette catégorie. On ne peut le nier, ce tissu imite bien le cuir, est peu coûteux tout en étant écologique puisqu'il provient de matériaux de récupération. Mais voilà, il n'est pas très durable car il ne va pas tenir aussi longtemps que le cuir.
Certaines marques s'engagent en produisant des chaussures vegan pour femme et des chaussures vegan pour homme, fabriquées à 100% à partir de matières recyclées !
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© Pxhere
Vous l'aurez compris, on touche ici, en grande partie, à une question d'éthique, relativement subjective.
Mais on peut vous aiguiller avec quelques pistes de réflexion :
Sur ce point, on préfère le tannage végétal qui évite l'utilisation de chrome en le remplaçant par des extraits végétaux concentrés, provenant du bois, de l'écorce, de baies ou encore de feuilles. Lorsque ce traitement est correctement tracé, il permet de valoriser les peaux sans être source de pollution et de problèmes de santé. Si cette technique est moins utilisée que le tannage minéral (85% de la production mondiale de cuir), il y a bien une raison : le coût. Le tannage végétal demande plus temps avant que la peau arrive à maturation, par rapport au tannage minéral.
🎬 Pour aller plus loin :
Un autre documentaire, cette fois-ci plus long, mais qui explique très bien le désastre sanitaire des tanneries.
Nos sources
Tags : C'est quoi le problème ?